Le marché de l’emploi marocain affiche des signes de reprise au premier trimestre 2025, avec 282 000 postes créés et un taux de chômage en baisse à 13,3%, selon le dernier rapport du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Mais cette dynamique cache des disparités sectorielles et géographiques. Si les services, l’industrie et le BTP tirent l’emploi vers le haut, l’agriculture continue de perdre des postes, notamment en milieu rural. Décryptage des tendances et conseils pour adapter sa recherche d’emploi.
1. Les secteurs qui embauchent en 2025
Le paysage de l’emploi marocain se transforme sous nos yeux, porté par des secteurs inattendus qui recrutent massivement.
Les services confirment leur statut de locomotive économique, avec 216 000 postes créés en un seul trimestre. Ce secteur protéiforme absorbe désormais près d’un actif sur deux. Les métiers du social et de l’administration publique tirent particulièrement leur épingle du jeu, suivis de près par les professions liées à la finance et aux nouvelles technologies. Autre surprise : l’industrie marocaine, souvent perçue comme morose, affiche une santé insolente avec 83 000 emplois nouveaux, notamment dans l’automobile et l’agroalimentaire. Quant au BTP, il renoue avec la croissance grâce aux grands projets d’infrastructure, offrant des opportunités aussi bien pour les ouvriers que pour les profils techniques.
📈 Services : Le moteur de l’emploi (216 000 postes créés)
- Branches les plus dynamiques :
- Services sociaux (74 000 postes) : santé, éducation, administration publique.
- Finance et tech (66 000 postes) : assurance, immobilier, conseil numérique.
- Commerce (48 000 postes) : e-commerce, distribution.
- Conseil CV : Mettez en avant vos compétences en gestion de projet, digital et langues étrangères pour ces métiers.
🏭 Industrie : Une croissance inattendue (+6%, 83 000 postes)
- Secteurs clés : Automobile, aéronautique, agroalimentaire.
- Compétences recherchées : Techniciens spécialisés, ingénieurs qualité, logistique.
🏗 BTP : La reprise se confirme (+4%, 52 000 postes)
- Opportunités : Grands projets d’infrastructure (routes, énergies renouvelables).
- Profil recherché : Ouvriers qualifiés, chefs de chantier, dessinateurs BIM.
2. Les secteurs en difficulté : Où éviter de postuler ?
Malgré ce tableau globalement positif, certaines zones d’ombre persistent et méritent l’attention des candidats.
L’agriculture traverse une crise profonde, perdant 72 000 emplois en un an. Victime de la sécheresse et de la modernisation des exploitations, ce secteur traditionnel ne parvient plus à jouer son rôle d’amortisseur social, particulièrement dans les campagnes. Les emplois non rémunérés, souvent précaires et informels, reculent également, signe d’une formalisation progressive du marché du travail, mais aussi d’une exclusion des travailleurs les moins qualifiés. Pour ceux qui dépendent de ces activités, la reconversion vers des secteurs adjacents comme l’agro-industrie ou le tourisme vert pourrait représenter une issue salvatrice.
🌾 Agriculture : Un déclin persistant (-72 000 postes)
- Raisons : Mécanisation, sécheresse, exode rural.
- Alternatives : Reconversion vers l’agro-industrie ou les services ruraux (tourisme vert).
⚠️ Emplois non rémunérés : Une précarité alarmante
- 37 000 postes perdus, surtout en rural (24 000).
- Solution : Privilégiez les offres avec contrats formels (90,7% des emplois créés sont rémunérés).
3. Où postuler ? Les régions les plus dynamiques
La géographie de l’emploi au Maroc dessine une carte aux contrastes saisissants, où le choix du territoire peut faire toute la différence.
Casablanca-Settat confirme son statut de poumon économique du royaume, concentrant à elle seule 22,3% des actifs. La région de Rabat-Salé-Kénitra séduit par son écosystème administratif et technologique, tandis que Tanger-Tétouan-Al Hoceima affiche le taux d’activité le plus élevé du pays (47,1%). À l’inverse, certaines zones comme l’Oriental, avec son taux de chômage record de 25,2%, ou les campagnes isolées, offrent peu de perspectives immédiates. Pour maximiser ses chances, mieux vaut donc cibler les bassins d’emploi dynamiques, quitte à envisager une mobilité géographique.
- Casablanca-Settat : Leader en création d’emplois (22,3% des actifs).
- Rabat-Salé-Kénitra : Dynamisme dans les services administratifs.
- Tanger-Tétouan-Al Hoceima : Taux d’activité le plus élevé (47,1%).
À éviter : L’Oriental (25,2% de chômage) et les zones rurales isolées.
4. Conseils pour adapter son CV aux secteurs porteurs
Dans ce marché segmenté, un CV générique ne suffit plus. L’adaptation devient la clé pour sortir du lot.
Les recruteurs des secteurs en croissance recherchent des profils immédiatement opérationnels. Pour les métiers des services, insistez sur vos compétences transversales comme la gestion de projet ou la maîtrise des outils digitaux. Dans l’industrie, mettez en avant vos certifications techniques et votre expérience terrain. Quant au BTP, valorisez votre participation à des chantiers d’envergure.
Un bon conseil : personnalisez systématiquement votre CV en fonction des mots-clés présents dans l’offre d’emploi, surtout si vous postulez via des plateformes en ligne qui utilisent des logiciels de tri automatique.
- Mots-clés sectoriels : Ajoutez des compétences ciblées (ex : “gestion de stocks” pour le commerce).
- Chiffrez vos résultats : Ex : “Optimisation des coûts de production de 15%”.
- Privilégiez le format numérique : Les recruteurs des services et de l’industrie utilisent des ATS (logiciels de tri).
Le marché de l’emploi marocain en 2025 récompense ceux qui savent s’adapter aux secteurs en croissance. En ciblant les services, l’industrie et le BTP, et en évitant les zones géographiques à risque, vous multiplierez vos chances de décrocher un poste stable.